jeudi 3 mars 2011

Méricourt 62680 Pierre Simon dit Ricq


                                17 janvier 1925  La mort d'un héros

C'est par ce titre que j'ai appris la mort de Pierre SIMON dit Ricq dans le journal le Libertaire.
Qu'il me soit donc permis ici de rappeler quelques passages de la vie de ce brave - quoique BROUTCHOUX
soit mieux placé que moi pour le faire, l'ayant mieux connu - et qui pourrait servir d'exemple à beaucoup de jeunes militants.
D'abord, c'est en 1906, le 10 mars au matin, se chamaillant avec les ingénieurs de la Compagnie des mines de Courrières pour empêcher la descente des ouvriers mineurs, préssentant l'effroyable catastrophe, descente qui s'effectua malgré ses vives protestations, on sait le reste l'inévitable arriva 1099 morts. Son dévouement n'eut pas de limites pour tenter d'arracher ses camarades des entrailles de la terre, victimes des ogres de la mine. Puis, après et pour le récompenser de son dévouement, vint le simistre CLEMENCEAU lui offrir la Légion d' Honneur. Oh ! stupéfaction , SIMON refuse , ne voulant pas être classé parmi les voleurs et les assassins, remercia CLEMENCEAU d'avoir à porter ses décorations au fameux JALUZOT de triste mémoire et, sur l'insistance du ministre pour le faire accepter, il lui déclara formellement qu'il la mettrait plutôt à la queue de son chien .


Puis, plus tard, vinrent les manifestations contre la vie chère, la encore, il se montra à la hauteur de la situation
Chaque matin, escorté des ménagères de MERICOURT et des environs, un grand livre sous le bras, il se rendait chez tel fermier, tel épicier ou tel marchand de chaussures ou de vêtements et vendait aux enchères les marchandises à des prix abordables et remettait ensuite la somme ainsi ramassée aux mercantis et le tour était joué.
Puis vint  la guerre de brave qu'il était pour le fameux CLEMENCEAU, il fut arrêté le 1er août 1914, en vertu du carnet B. Incarcéré sous l'inculpation d'espionnage et d'association de malfaiteurs, il vint nous rejoindre B.BROUTCHOUX, E. BEUDOT et d'autres camarades dont je ne rappelle plus les noms à la prison de Béthune, dire les insultes dont il fut l'objet, ainsi que nous mêmes, c'est inénarrable; il fut trimballé dans toutes les prisons du Nord de la France, pour enfin échouer à la Santé, où le tabac ne nous manqua pas ( hein, Benoit ? )
Voilà expliquées succintement quelques phases de la vie du camarade P. SIMON

                                                                                        C. VALLEZ

Sources :
Journal Le Libertaire Janvier 1925



2 commentaires:

  1. A côté de ce personnage fort et haut en couleur, la plupart des militants semblent bien pâles...

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  2. Il faut que tu m'expliques comment tu as fait pour reconnaître ce bateau !!! C'est, pour moi, extraordinaire !!!

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