lundi 28 juin 2010

Méricourt 62680 les angoisses de la faim en 1914 - 1918


Lors de la guerre 14/18 l'exhubérance des défenses allemandes entravait les activités agricoles et
posait, à la population de MERICOURT, un grave problème de ravitaillement.

Comment manger ?

La situation alimentaire des Méricourtois se détériora très rapidement. De nombreux chefs de famille sont mobilisés, laissant ainsi leur famille sans ressource. La proximité du front interdit de plus en plus tous travaux agricoles.





( Paul NASH  - Night Bombardement - 1918 - huile sur toile 182 x 214 cm. )

La situation devient rapidement inquiétante: les habitants n'avaient pour vivre que les secours
dérisoires alloués par la commune. Les enfants souffraient particulièrement de ces carences.
Certains notables  comme ceux de Valenciennes conseillèrent de mâcher les aliments longtemps et
de les conserver de nombreuses minutes dans la bouche.


Le temps de la disette

(...) Le pain allemand, déjà rationné et si peu agréable à manger, est encore plus rare et les rations
sont encore diminuées (...). Les repas se font de plus en plus avec des pommes de terre cuites
à l'eau (...) Les jours où il n'y a vraiment rien à manger mon frère suit l'exemple de maman en
disant: " Nous n'avons pas faim" (...)

Durant le conflit, des organisations humanitaires se mobilisent pour aider les populations en détresse des zones libres mais également celles des zones occupées. Ainsi le Comité hispano-américain ou la Fondation Cargénie, qui vient en aide au sinistrés à la fin de la guerre, l'Américain
Fund ford the Fench fondé par Ann MORGAN et dont le siége se trouve dans l'Aisne au château
de Blérancourt, se montrent paticuliérement actifs.


Ann MORGAN



La Commission for relief in Belgium , le futur Président des USA, Herbert HOOVER, était à la
tête de cette Commission qui exerçait son action par l'intermédiaire du Comité d'alimentation du
Nord. Méricourt reçut cette aide internationale en avril 1915, elle dura jusqu'à l'évacauation de la
 population en avril 1917.

Des haricots rouges ont sauvé de la faim les Méricourtois.

En 1916  la ration journalière se composait des éléments suuvants :
200 grammes de farine -  18 grammes de haricots rouges - 47 grammes de lard  et de saindoux
15 grammes de sucre - 15 grammes de lait condensé - 200grammes de pommes de terre.

Le ravitaillement

(...) Pour chaque famille, il est obligatoire qu'elle soit représentée à la distribution qui se fait à la
mairie de Méricourt sous la surveillance des Allemands. Le jour de la distribution, les représentants des familles sont rassemblés au passage à niveau de Méricourt-corons (...)




(...) Les civils Français sont encadrés par des sentinelles armées qui les escortent jusqu'au lieu
fixé pour la distribution. Les retardataires sont impitoyablements refoulés et ne peuvent franchir
le passage à niveau qui est constament gardé. La distribution du ravitaillement n'allait pas sans
heurt ni dispute. Les malheureux attendent que la distribution commence. Ils s'énervent et de
véritables disputes, des bousculades surviennent. Des coups sont échangés pour être servi avant
le voisin. Cela ne sert pas à grand chose, car les sentinelles ne reprennent le chemin du retour vers les corons que lorsque tout le monde a reçu sa petite part de ravitaillement.
Ces rations sont souvent costituées de lard américain et de pain.
Le pauvre groupe est ramené à Méricourt-corons. La dislocation est faite après le franchissement
du passage à niveau. Il ne fait pas bon de stationner auprès de cet endroit (...)





La situation alimentaire des Méricourtois est encore plus grave dans la mesure où le calcul de la
valeur calorique de la ration est théorique et artificiel. Les aliments fournis sont en effet de mediocre qualité. Ils souffrent de stockages longs, de transports lents, souvent différés. Leur
valeur nuritive s'en ressent. Le lard se transforme en graisse rance, et les légumes déshytratés.

Il faut pourtant souligner l'extraordinaire aide apportée par le C.R.B..



Bibliogaphie et sources utilisées :

GAUHERIA n° 67 Une famille méricourtoise sous l'occupation 1914 - 1918

Archives du Pas-de-Calais série D 39 Comité d'alimentation du Nord





1 commentaire:

  1. Un bonjour au passage... pour mon quart d'heure histoire avec toi !

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