vendredi 5 mars 2010

Méricourt 62680 Fosse 3 le feu au coeur de Cécile

En mars 1906, à Méricourt -corons, les ouvriers mineurs de la fosse 3 sont inquiets le feu est dans la mine.
Il est situé dans un quartier de la veine Cécile dont l'exploitation est terminée, le feu couvait dans un vieux tas
de bois. Sous la conduite d'un porion, rapidement, est dressé un barrage de terres et de cailloux.
On y travaille toute la journée du 6 mars et les jours suivants.
Le délégué mineur Pierre Simon dit Ricq signale que la construction de barrages ,anti-feu, n'était pas susceptible de régler le problème et qu'elle comportait de graves dangers compte tenu que le retour d'air était
obstrué. Ses avertissements sont confimés par d'autres ouvriers mineurs .




Récit d'un ouvrier occupé à combattre le feu de la veine Cécile. Le délégué, Pierre Simon dit Ricq, communique le récit suivant :

Journée du 6 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier  Joly )

"... depuis ma jeunesse j'étais occupé comme raucheur à la fosse n° 3 . Ce jour là, j'étais occupé à raucher
la maître voie de la veine Cécile, lorsque vers 23heures le surveillant Goutière Adolphe vint me dire :
" Vite Joly il y a le feu dans le retour d'air de la veine Cécile à l'étage 326 ". Je suis parti avec les surveillants
Louis Bauduin, Désiré Lefebvre, et Henri Manouvrier, et nous sommes arrivés au feu .
Tout d'abord j'ai remarqué qu'il y avait un bout de voie à gauche et qu'en face du feu se trouvait un tas de vieux bois qui brulaîent. Aprés avoir examiné l'incendie et envisagé les moyens de l'éteindre, nous nous sommes couchés sur le sol pour arracher les bois en flammes; nous n'avons pu en arracher qu'une vingtaine et ils furent placés derrière nous par un ouvrier nommé  Lobel .
Vers 2 heures du matin, le chef porion Hayez vint nous voir, nous fit abandonner l'incendie, nous fit descendre plus bas où il nous fit faire un barrage ou stoupet avec de la terre de fosse. Ce barrage avait environ 3, 50 m d'épaisseur et fut établi dans le retour d'air de la veine Cécile .
A 6 heures du matin il était fini . Je suis remonté au jour ".

Journée du 7 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

"..Je suis descendu à 14 heures , à l'étage 280 , commandé pour aller au feu de Cécile. Une équipe avait été
employée le matin. Les ouvriers de cette équipe avaient fait un barrage de cailloux et d'argile.
Nous en commençons un nouveau tout contre. Voici de quelle façon ce massif fut fait :
on commença à faire une fondation d'environ 30 cm dans le sol pour établir la maçonnerie. Ce massif avait
80 cm d'épaisseur et fut fabriqué avec des briques et du mortier à la chaux.
Vers 18 heures nous étions pris de violents maux de tête et de vomissements,on nous fit remonter au jour, car nous étions à demi-asphysiés. Les fumées se dégageaient tellemement que nous ne pouvions tenir debout.









Journée du 8 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

Je suis descendu à 14 heures nous sommes retournés au feu . La maçonnerie que nous avions commencé la
veille était terminée. Comme les ingénieurs et autres chefs avaient jugé que le massif au barrage n'auraient pu
avoir assez de résistance ils l'avaient poussarder (renforcer) de la manière suivante :
ils avaient fait placer deux poutres en fer verticalement contre la maçonnerie, ces deux poutres étaient maintenues par deux poussards en bois de chêne.
Puis on a prolongé la maçonnerie de 4m. sur la droite et de 4m. sur la gauche du sol au toit , car l'on s'apercevait qu'l sortait des fumées du sol et du toit. Il se formait des fissures au massif nouvellement construit
On commença par boucher ces fissures avec de l'argile délayée, mais cela ne suffisant pas, on employa le
ciment. Une odeur de gaz d'éclairage commençait à se faire sentir et nous donnait à nouveau des maux de
têtes. Depuis le jour que j'ai travaillé au feu, j'ai toujours travaillé avec des lampes à feu nu. Nous avons terminé la journée à boucher ces fissures .

Journée du 9 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

Nous sommes descendus à l'étage 280 à 14 heures. Nous avons été commandés pour aller maçonner les
portes d'écuries. Comme c'était le même corps de veine on apercevait des fumées se dégageant par des
fissures dans l'interieur de l'écurie.
Le poste du matin avait monté une maçonnerie à 20 m. de l'écurie. Ce barrage avait une hauteur de 3 m.
Un tuyau d'air comprimé avait été placé à l'endroit du travail afin de chasser les fumées incommodantes.
Nous avons bouchés tous les trous, sur l'ordre des ingénieurs, avec de l'argile et du ciment.
Je suis remonté à 23 heures .

Journal  L'ACTION SYNDICALE mars 1906

ORGANE DES  TRAVAILLEURS  - Peuple guéris-toi des individus, fais tes affaires toi-même


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